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I.
St. Petersbourg le 8/19 Janvier 1795.

Ma bien aimée Krysia. — Il m’ est permis de t’écrire; quelle consolation pour moi. J’en profite sur le champ. Apprends que j’ai fait mon voyage jusgu’à Petersbourg sans accient. A mi-chemin, une tumeur superficielle s’était manifestée sur mon pied gauche, mais ceci ne m’a pas empéché de continuer ma route. J’ avais pris des précautions, pour que le mal n’empira pas, et grace aux soins que l’on me donne, mon Erisipele n’aura pas de suites. En général je suis traité ici avec douceur, honnèteté et générositè (!?).
Ainsi, mon enfant, je te conjure de modérer ta douleur, la raison chez toi en bonne amie doit être de toutes les heures. Tu connais, ma chère Krysia, l’intéressant tableau de la charité Romaine, la fille qui y nourrit son père n’a pas du tout le ton pleureux. Mille amitiés à Mlle H. Dans des moments d’ une trop grande sensibilité, grondez vous réciproquement, et toujours en mon nom. Que cette lettre soit aussi pour Me C. N’oublie pas la petite société; et tous ceux qui te soignent. Penser à toi, et lire remplisent jusqu’ à présant mes journées. Tu devines que je pense, plus que je ne lis, et je t’embrasse bien tendrement même pour cela.

Ignace Potocki.