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voir l'objet désigné par la notion de l'existence la plus parfaite. La notion de Dieu et la notion de l’existence la plus parfaite sont les „signes” du même objet désigné, qui existit au sens propre du mot, solus maxime omnium habet esse.
Anselme parle de Dieu de telle manière que l'affirmation maxime esse est une conséquence de la négation de l’existence contingente des choses.
Anselme s'est donc construit la notion de l’existence la plus parfaite. Le lien qui l'unit à la théorie de la rectitudo dans le De veritate conduit aux problèmes du rapport entre la notion de Dieu donnée par la foi et la notion de l’existence la plus parfaite.
Il semble bien qu’Anselme n’ait pas voulu dire dans le Proslogion autre chose que ceci: il existe une relation nécessaire entre le contenu désigné par la notion de Dieu donnée par la foi, et le contenu désigné par la notion de l’existence la plus parfaite élaborée en partant de l’existence des choses contingentes. Anselme montre cette relation en affirmant que l’être le plus parfait doit aussi exister afin d'être parfait en plénitude.
Nous pouvons conclure que, pour éviter de fausser la pensée de Saint Anselme, il importe d’étudier le Proslogion en tenant compte non seulement des deux termes de la „notion” et de l’„existence” mais de quatre termes, à savoir la „notion de Dieu”, la „notion de l’existence la plus parfaite”, le „contenu le plus parfait” designé par la notion de Dieu, et l’„existence réelle la plus parfaite” désignée par la notion de l’existence la plus parfaite.
Nous pouvons conclure ainsi qu’Anselme ne passe pas de la notion à l’existence. Il analyse la réalité à travers la notion.
Cette interprétation permet de retrouver la méthode de négation établie, dans les textes, et la mystique. Cette interprétation embrasse toute la matière du Proslogion sans rien omettre. Elle permet d'affirmer, dans l'argumentation de Saint Anselme son propre apostériorisme. C’est n’est pas à partir de la notion que je constate l’existence de Dieu, et ce n'est pas non plus parce que j'affirme l'existence de la notion que Dieu existe. Je connais la notion de l’existence la plus parfaite, du moins par voie de négation, je connais la notion du contenu le plus parfait, la notion de Dieu du moins en l’empruntant à la foi, et toutes deux me désignant leur objet, Dieu, sur la base de la relation nécessaire entre choses les plus parfaites. Ce qui est le plus parfait est, et il est quelque chose d'unique.
L'article La „ratio Anselmi" en face du problème des relations entre métaphy-sique et mystique qui est un résumé détaillé de ce livre va paraître en français dans le Spicilegium Beccense, Congrès International du IXe centenaire de l'arrivée d'Anselme au Bec, Le Bec - Paris 1961, vol. II.