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Conditionnement historique.

C’est un fait généralement reconnu qu'au XII siècle la philosophie a encore un caractère compilateur et assimilateur. Dans cette situation on peut cependant déjà discerner des ébauches de nouvelles conceptions, voir germer de nouveaux problèmes et même des essais de synthèse. A cette époque la contemplation est une portion de la philosophie, portion qui réunit en elle la mystique et l’ensemble de problèmes que nous appellerions aujourd’hui du nom de métaphysique. Encore un point important, c’est que le néoplatonisme qui régne en maître incontesté au XII siècle est moins un système scolaire, exposé et discuté avec une précision scientifique, qu’une attitude d’esprit, une vue de l’univers. Une telle situation crée des conditions favorables aux déviations. Le XII siècle présente plus d’une déviation de ce genre ou — si l’on veut — plus d’une variation du néoplatonisme.
Selon B. Jasinowski, le néoplatonisme pur est caractérise toujours par la hiérarchie des perfections des êtres et par la conception de la substance en état de devenir (substance dynamique). Ces deux éléments doivent se trouver dans tout système qui est néoplatonicien. Les modifications apportées à ces éléments causent le changement de système ou bien une variation du néoplatonisme.
Richard admet la hiérarchie des êtres, propre au néoplatonisme et en général au schéma de la métaphysique alexandrine: trois groupes d’êtres sensibilia, intelligibilia, intellectibilia – matière, âme, Dieu. Mais il n’admet pas le principe de la substance dynamique. Pour lui aussi c’est le principe de la participation qui réunit les êtres en un tout dans le système métaphysique, mais cette participation chez lui n’est ni dynamique ni emanatiste, ni participation platonicienne aux idées, mais c’est une participation par cet élément manifestatif de Dieu connaissable dans la chose, ainsi que par l’amour qui prend activement part à la connaissance.
Ainsi donc le système métaphysique chez Richard est un système nouveau. C’est une sorte de néoplatonisme où l’accent réaliste est essentiel: on accentue en effet très fortement la nécessité