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Nature ténébreuse poussait à l'action, et qui devait produire des anges chérubins, ce mouvement là produisit dans la nature gâtée les poisons et les influences délétères, actions corrompues; les forces de la Nature éclatant dans le mouvement du ton, du son, de l'harmonie devinrent des éclairs et des tonnerres; ainsi de suite tous les effluves de la Nature divine, créatrice des individualités paradisiaques, étaient à l'avenir condamnés à animer des êtres que nous appelons malfaisants, meurtriers et enfin le Diable, le fils de Satan.
Dieu, comme lumière, n'en a aucunement souffert; l'Esprit qui n'a pas voulu monter vers lui et qui s'obstina à dominer la lumière par le feu et la chaleur, c. à d. à dominer l'amour par la force, cet esprit rétrograde est rentré dans les abîmes de ces ténèbres, de ces semences de la Création, où il continue d'agir sans affecter la nature lumineuse de Dieu; il est rentré dans la fournaise qui produit la flamme et la lumière universelles, avec cette différence d'avec les forces primitives que ces forces là, tout en sortant des ténèbres et des pressions douloureuses, n'en avaient pas le sentiment, s'acheminant régulièrement vers la lumière, tandis que l'esprit-rétrograde de Satan retombé dans l'état primitif par sa propre volonté souffre de se voir dans une situation d'où il aurait pu et dû sortir.
Donc, d'après le système de Boehme, la Nature visible, palpable, c. à d. sensible, n'existe que par un fait anormal de révolte des Esprits ou, pour mieux dire, de l'un des Esprits. La région où cette révolte s'est accomplie et dont nous raconterons plus tard les suites, comprend notre système planétaire lequel par conséquent est régi par d'autres lois que tous les autres systèmes de l'Universalité.


II. La Genèse.

Nous sommes déjà descendus au moment où commencent l'espace et le temps, la lutte dont le théâtre sera la Matière: nous touchons aux temps de la Genèse sur laquelle Moïse a énoncé des vérités incomplètes. Il nous faudra revenir encore aux évènements constitutifs de la Création; il nous faudra encore expliquer les mouvements qui séparèrent définitivement le monde Satanique, le monde de la Révolte, de l'Universalité divine.
Dans ce moment que Boehme appelle la première et la plus grande des tempêtes qui aient bouleversé la Création, le Satan ayant appelé à l'existence des germes incomplets, l'Esprit central de Dieu réagit contre lui.
C'est par le feu, par l'ardeur, que Satan suscitait et faisait surgir