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duits déjà ostensiblement et matériellement commencèrent les manifestations du monde extérieur. Plus tard vinrent les manifestations de la vie individualisée comme plantes, poissons et animaux, créations toutes dépendantes du troisième principe dans lequel se reflétaient et la colère du Dieu le Père et la Lumière, c. à d. le Vrai Dieu. Ces créations qui enveloppaient de tous côtés le Satan formaient pour ainsi dire les murailles de sa prison.
Alors Dieu anima l'image de l'Homme. Cette image a de toute éternité existé devant Dieu comme Idée; car toutes les créations successives jusqu'à la fin des temps existent devant Dieu comme Idées. (Ici Boehme est parfaitement d'accord avec Platon, c. à d. avec Socrate). Cependant ces images devant Dieu n'ont aucune existence réelle: ce sont comme des reflets d'une figure qu'on aperçoit dans un miroir; nous y voyons tous nos traits parfaitement rendus, qui n'ont cependant aucune existence vraie. Dieu, c. à d. l'Universalité de toutes les existences, de toutes les formes, a vu dès le commencement, et voit et verra à jamais les reflets de toutes ses existences possibles; mais ces reflets, ces images n'entrent dans la vie que par un mouvement de Celui qui se fait réfléchir en elles, de la force centrale de Dieu.
Le temps donc était venu pour que l'Idée de l'Homme conçu de toute éternité entrât en existence réelle. Une telle existence, commençant la vie, concentrait en elle toutes les forces divines; elle devenait le fils de Dieu, elle devenait Dieu pour ainsi dire pour les créations intérieures. Un mouvement de la force centrale divine créa alors l'Homme: Il devint le dépositaire de toutes les forces divines, il est représentant de Dieu, il devint Dieu lui-même, Maître Souverain de la Création, plus puissant que n'a été Satan lui-même; car il puisait sa force de l'Esprit du Père, il avait la lumière de Dieu: connu comme Lumière, comme Fïls; et en même temps il était maître souverain de la troisième création nouvelle, de la création matérielle: son corps était tiré de ce que Boehme apelle l'élément unique, l'élément primordial, l'élément pur: Cet élément là n'était pas encore corrompu par l'influence du Satan; mais le corps de l'homme primitif, formé de cet élément n'était pas du tout matériel. Le premier Homme était, d'après Boehme, parfaitement angélique comme sentiment et intelligence et plus fort que les anges par la puissance qu'il exerçait sur le monde nférieur.


III. L'homme primitif.

L'homme primitif, d'après Boehme, tout spirituel et doué d'un corps immatériel et invisible, n'avait que des organes propres à la vie